mercredi 9 avril 2008

Google Earth pointe les camps de réfugiés gérés par l'Onu

Google Earth, le service de cartographie du premier moteur de recherche, tente de convaincre les experts des Nations unies qu'il pourrait permettre d'éveiller les consciences sur la situation dans les camps de réfugiés à travers le monde et, potentiellement, de drainer des fonds.

Les utilisateurs du site, sur lequel on peut visionner des images en trois dimensions et zoomer sur des lieux géographiques, peuvent désormais découvrir des plans resserrés de camps de réfugiés gérés par l'Onu et des projets humanitaires en cours.

Rebecca Moore, qui dirige Earth Outreach chez Google, a déclaré que les photos en haute définition des zones en crise permettaient de sensibiliser un large public qui, sans ce service, ne les aurait jamais vues.

Parmi les 350 millions de personnes qui ont téléchargé Google Earth, beaucoup l'utilisent pour scruter leur destination de vacances ou pour découvrir d'autres endroits du monde vus du ciel. Les images satellites sont en général actualisées tous les mois, mais pour certains endroits il n'existe aucune photo publique.

Moore a plaidé pour Google Earth devant des spécialistes de l'aide humanitaire réunis au siège du Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), arguant que des interviews vidéo de réfugiés, des photos de déplacés et des textes pédagogiques pouvaient être ajoutés en toile de fond pour informer les visiteurs.

"Utilisez Google pour raconter votre histoire", leur a-t-elle dit.

Tout en zoomant sur des images de camps de réfugiés au Tchad, en Irak et en Colombie - à des degrés divers de précision qui vont du relief général aux tentes -, Moore a déclaré que les développeurs avaient d'abord conçu cet outil comme "l'ultime jeu vidéo".

Puis, a-t-elle dit, "nous avons réalisé que Google Earth avait le potentiel pour être un outil beaucoup important et éloquent".

Crises
L'ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, qui a également travaillé comme Haut commissaire de l'Onu pour les Droits de l'homme, a déclaré que la technologie pouvait aider le public à mieux comprendre les crises liées aux personnes déplacées.

"Nous avons besoin de tous les moyens de communication possibles pour changer la dynamique, pour que cela devienne quelque chose de très personnel", a-t-elle déclaré lors de la conférence par vidéo.

Karl Steinacker, qui dirige la section information et coordination du HCR, a déclaré que le commissariat cherchait à "systématiquement dresser la carte" des quelque 150 camps de réfugiés qu'il gère.

"C'est la première fois que nous utilisons ces cartes pour informer le public", a-t-il dit, remarquant que les responsables du HCR utiliseraient également ces données pour s'assurer que les camps sont bien conçus et qu'ils fonctionnent bien.

Ces images, qui ne sont pas des transmissions en direct, permettent aussi de survoler des zones de troubles, comme celles où les viols sont fréquents ou celles touchées par le paludisme, a dit Steinacker.

Certains experts de l'Onu ont estimé que les images satellites pourraient permettre au personnel humanitaire de suivre les déplacements des communautés de réfugiés et de voir où l'aide doit être distribuée. Mais d'autres ont fait valoir que cet outil ne serait pas très utile sur le terrain où il n'y a pas d'accès à l'internet haut débit.

Texte : 01men

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