samedi 31 mai 2008

« split A/B testing », la botte secrète de l'interface épurée de Google

L'interface du moteur de recherche comme le nombre de requêtes par page résultent d'une méthode baptisée « split A/B testing ». Une méthode qui va parfois à l’encontre des désirs des internautes, mais qui a prouvé son efficacité.

Google a levé un coin de voile sur la stratégie qui l'a amené à proposer à ses utilisateurs une page d'accueil et une présentation de résultats totalement épurées. Le moteur de recherche utilise la méthode appelée « split A/B testing » pour identifier les modifications qu'il doit apporter à son site web, a expliqué Marissa Mayer, vice-présidente de la division recherche et expérience utilisateur de Google, lors d'une conférence organisée par la société à San Francisco.

Google a notamment cherché à savoir combien de résultats devaient être affichés par défaut sur les pages de résultats : 10, 20, 25 ou 30 ? En interrogeant directement les utilisateurs, la réponse était claire : le maximum. Mais les tests « split A/B testing » ont démontré le contraire : à 30 résultats par page, les internautes menaient 20 % de recherches en moins.

En analysant ses logs, Google a découvert la raison de cette anomalie : il faut deux fois plus de temps pour afficher 30 résultats, et la vitesse d'affichage a une importance cruciale. « Plus Google va vite, plus les gens font des recherches, et si l'affichage prend plus de temps, ils cherchent moins », a souligné Mayer.

Réduire le poids des pages fait décoller les recherches

Sur d'autres parties du site, le rapport est quasiment mécanique et visible : lorsque Google a réduit de 30 % le poids des pages Google Maps, son service de cartographie, le moteur de recherche a vu les requêtes décoller de 30 % sur ce service.

Google utilise aussi sa méthode « split A/B testing » pour définir exactement le positionnement de son logo sur les pages, ou encore la façon dont sont affichées les publicités.

Aujourd'hui, son design est rentré dans les habitudes des internautes. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Marissa Mayer raconte qu'au début, les utilisateurs étaient très déconcertés par la présentation simplissime des pages. Certains restaient devant une page de résultats plusieurs dizaines de secondes, parfois même une minute, sans réagir.

Après enquête, Google a découvert que les internautes, habitués aux interfaces « flashy » des concurrents, n'étaient pas sûrs que la page soit totalement chargée, et attendaient donc de voir d'autres éléments s'afficher.

Simplifier et personnaliser ses services

Pour contourner ce problème, la solution a consisté a ajouter une mention avec son copyright. « Elle n'est pas là pour des raisons légales, c'est juste une sorte de ponctuation », indique Marissa Mayer. « C'est pour signaler à l'utilisateur qu'il n'y a rien d'autre à attendre, qu'il peut commencer sa recherche immédiatement. »

Google aimerait pouvoir appliquer ce principe de simplicité à l'ensemble de ses services. Mais dans sa hâte à sortir de nouveaux produits (recherche d'images, de vidéos, de livres, de blogs...), le moteur s'est, au fil du temps, complexifié. Selon Mayer, la société doit désormais se concentrer sur deux priorités : ramener tous les résultats quelle que soit la source (texte, vidéo, image...) sur une seule et même page, et accentuer la personnalisation des services.


Texte : ZDNet France

Aucun commentaire: